La résilience de selfstock.com durant la crise sanitaire

Éric Moulois est le directeur général de selfstock.com. Au cœur d’une période inédite, il a accepté de revenir pour nous sur l’évolution de selfstock.com durant la crise sanitaire. Comment l’entreprise s’est-elle adaptée aux mesures, comment a-t-elle résisté ?

Vous pourrez découvrir au fil de cette interview, à quel point selfstock.com a été capable de faire preuve de résilience au cours de cette crise sans précédent. De l’adaptation dans un premier temps à la compréhension des besoins futurs, Éric nous livre un plan large des agissements de l’entreprise ces derniers mois.

"Nous continuons de battre des records"

Éric Moulois

 

La franchise selfstock.com a-t-elle été secouée par la pandémie comme ont pu l’être certaines entreprises ?

Sincèrement, pas vraiment. Notre modèle a montré une très forte résilience à la pandémie et le rythme des ouvertures a été conforme à nos prévisions.

Quel était l’impact des confinements sur l’activité, et notamment du premier ?

Lors des quinze premiers jours du confinement en mars 2020, nous avons connu un ralentissement des nouveaux clients. Mais ce fut contrebalancé par la baisse du nombre de sorties des clients. L’amenuisement du nombre de nouveaux clients était plutôt lié à l’incertitude quant à une date de déconfinement plus qu’à une défiance envers notre service.

Les clients ont-ils repoussé leur passage chez selfstock.com ?

Globalement oui, nous l’avions anticipé. Les clients qui devaient vider une maison ou déménager et qui ne sont pas venus chez nous en mars et avril, sont finalement venus chez nous les mois suivants. C’est pour cela que nous avons fait des mois records au sein du réseau.

Le taux de remplissage est donc resté conséquent ?

Notre positionnement low-cost a conduit à maintenir un haut taux de remplissage de nos centres, qu’ils soient anciens ou récents. À l’heure actuelle, nous continuons de battre des records en termes de nouveaux clients, bien qu’il s’agisse de la basse saison.

Beaucoup d’entreprises ont dû faire face à des impayés, est-ce le cas pour selfstock.com ?

Absolument pas. Nous n’avons pas connu de hausse sensible des impayés. Cela peut s’expliquer de deux manières. Notre côté low-cost et probablement le fait que l’accès au service ait été assuré, même en période de confinement total.

Comment l’entreprise a-t-elle réagi à toutes ces mesures ?

L’entreprise, de par sa taille et son organisation, a su réagir très vite. J’en remercie d’ailleurs l’équipe. Nous nous sommes de suite mis en mode « défense » et avons été contraints de mettre les équipes au chômage partiel lors du premier confinement, le temps de comprendre, mesurer et organiser la structure face à cette situation inédite.

L’adaptation fut rapidement possible ?

Dès que cela a été possible, nous avons relancé la machine. Non sans avoir revu notre organisation puisqu’aujourd’hui le télétravail est ancré dans l’organisation de selfstock.com et nous allons essayer de le maintenir dans le temps. Je suis assez fier d’avoir réussi à ne pas devoir recourir de nouveau au chômage partiel.

Concernant les mouvements des clients, étaient-ils moindres ?

Effectivement. En comparaison avec l’année précédente lors de la période du premier confinement, nous avions moins d’entrées mais également moins de sorties. Bon an, mal an, nous avons fait des mois de mars et avril décevants par rapport à nos attentes. Mais au regard de ce que j’entends à propos de certains domaines, je pense que l’on a fait les choses correctement. On a réussi à passer cette période compliquée en ayant su mettre un coup de collier durant l’été afin de combler le retard emmagasiné.

L’organisation s’est améliorée ?

Nous avons trouvé une organisation pour faire face à cette période. Elle se montre efficace et solide au cœur d’un marché qui fait preuve de résilience, alors que le contexte général est encore lui, compliqué.

Bien que l’activité ait pu être maintenue, il n’a pas été simple de continuer le développement attendu durant cette année 2020. Éric nous en dit plus quant au développement du groupe durant la crise sanitaire.

Comment l’économie autour de selfstock.com a-t-elle été impactée ?

Tout en s’adaptant au contexte, le groupe a su tenir ses prévisions au niveau des ouvertures de nouveaux sites. En 2020 ce sont huit centres qui ont ouvert leurs portes pour la première fois et d’ores et déjà trois en 2021. Un total de quinze licenciés ont rejoint le réseau en 2020. Ce sont des chiffres extrêmement prometteurs.

2021 s’annonce tout aussi positif…

Exactement. Nous venons de finaliser une levée de fonds qui devrait permettre de rapidement doubler le parc de centres existants. Avec 100 centres attendus à la fin 2021, nous nous rapprochons de l’objectif ambitieux des 150 centres à l’issue 2023.

Au plus fort de la crise, l’aval des banques est-il d’une certaine manière, devenu préoccupant ?

Cela ne pouvait pas l’être autrement. Le contexte global, aussi soudain et anxiogène qu’historique, nous a conduits à une certaine prudence vis-à-vis de notre développement. Cela en était de même avec l’image du groupe au sein des banques qui devaient elles-mêmes, faire face à leurs propres problématiques et à la mise en place des PGE (prêts garantis par l’État) et autres soutiens aux entreprises.

Qu’avez-vous fait pour les rassurer ?

Comme pour l’organisation interne de selfstock.com, nous avons tout fait pour prouver notre solidité à nos partenaires bancaires. En limitant au maximum les appels aux PGE et les reports de crédits en cours, mais plutôt en faisant face à nos obligations, nous avons fait en sorte d’augmenter leur confiance.

Cela a marché ?

C’est un pari réussi puisque nous venons de finaliser notre levée de fonds en ce début d’année 2021. Nous avons obtenu le soutien bancaire de nos partenaires pour assurer notre développement.

Comme tous les acteurs économiques, selfstock.com est confronté encore aujourd’hui, à une période qui reste friable. Si un rebond de l’économie est espéré et attendu dans les prochains mois, il est important de pérenniser l’activité de l’entreprise qui peut aujourd’hui s’exprimer par des chiffres forts. Fin 2019, 5000 boxes étaient loués sur l’ensemble du réseau – en décembre 2020 le total s’est porté à 7000. L’activité est certes forte, mais Éric nous parle de ses craintes et du futur économique proche de selfstock.com.

Comment apprendre de cette période qui reste encore à ce jour, délicate ?

En tant que chef d’entreprise on apprend toujours et les vérités d’hier ne sont pas celles de demain. L’économie bouge très vite et encore plus en cette période où les décisions politiques peuvent avoir des impacts importants. Nous devons donc nous montrer extrêmement vigilants dans le choix de nos sites et également assurer un suivi très poussé de nos canaux de ventes pour assurer le remplissage de nos nouveaux centres et la satisfaction de nos clients.

Comment profiter de cette période ?

Nous continuons de développer notre concept de centre de self stockage autonome pour accentuer ce qui fait notre réussite et ainsi continuer à garder de l’avance sur nos concurrents.

Y-a-t-il eu des nouveautés chez selfstock.com ? 

Malgré le contexte, nous avons accueilli deux nouveaux développeurs de logiciels en septembre pour accompagner les idées de mon associé et fondateur de selfstock.com.

Enfin, craignez-vous un contre coup économique après le développement maintenu ces derniers mois ? 

Étant donné que nous sommes sur un marché avec des parts encore à prendre, je ne le crains pas. De plus, nous croyons en notre business model et je crois personnellement en la force de l’équipe. Je reste toutefois extrêmement vigilant sur tous les indicateurs de performance du groupe ainsi que tous les indicateurs macroéconomiques pouvant nous impacter. Si besoin, il est impératif de pouvoir réagir rapidement.

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